Bonheur : Définition philosophique - Philo Tle BAC

Bonheur : Définition philosophique - Philo Tle BAC

L’accomplissement est la réalisation d’une personne, qui quitte son état ordinaire pour accéder à un niveau meilleur d'existence, qui détermine sa perfection. Être accompli, c’est jouir d’une plénitude de vie qui est facteur du bonheur. Qu'est-ce que le bonheur ? Qui saura nous décrire réellement les voies qui conduisent à l'épanouissement personnel ? Si la quête pour l’amélioration de sa vie physique, psychique et spirituelle demeure une réalité aussi passionnante que légitime, alors on pourra encore oser penser le bonheur, au cœur d'une société en pleine crise d'accomplissement. Cela va de soi, car en raison de la riche dimension de la personne humaine, une plénitude est envisageable, voire indispensable. Franchement, l’être humain peut-il être heureux ?

Chez toutCOMMENT, nous répondons à cette question dans cet article Bonheur : Définition philosophique - Philo Tle BAC. Dans un premier temps, nous poserons une définition générale du bonheur, pour ensuite décrire le bonheur en philosophie. En dernière position, nous ferons une considération dialectique des éthiques anthropocentriques du bonheur.

Qu’est-ce que le bonheur ?

La définition du bonheur peut s'énoncer comme suit :

  1. D'abord, à la question de savoir qu'est-ce que le bonheur, on peut répondre que c'est l'ensemble des circonstances favorables qui nous donnent la sensation de vivre en conformité avec nos désirs. C'est un état de satisfaction durable où l'esprit et le corps jouissent d'une vie agréable, saine et équilibrée.
  2. Plus loin, dans un second aspect, la définition du bonheur peut être un état de plein épanouissement, où l'être humain voit se réaliser ses attentes et ses espérances. Cette réalisation serait le facteur principal qui garantit la liberté, le plaisir et la joie de vivre.
  3. Par ailleurs, ces deux définitions précédentes nous montrent logiquement que, quand on parle du bonheur, la douleur et l'adversité s’excluent de façon complète. C'est à juste titre, car le malheur vient en opposition au bonheur, et, dans ce sens, le bonheur serait l'élimination de tout ce qui contraint à une vie sans exubérance.

Pour mieux comprendre la définition du bonheur, il serait tout à fait légitime de penser que le bonheur garantit la joie et le plaisir. Cependant, la joie et le plaisir ne font pas forcément le bonheur. En d'autres termes, la joie peut demeurer une notion temporaire et le plaisir, futile; alors que le bonheur se caractérise par sa durabilité et sa plénitude. Sur ce, voyons maintenant ce que les philosophes pensent sur la définition du bonheur.

Le bonheur en philosophie

Si nous convenons que le bonheur est cet état qui nous confère l'absolue jouissance, quel serait l’apport de la philosophie sur la question ? C'est quoi le bonheur en philosophie ? De façon déductive, nous pouvons nous poser ces questions :

  • Le bonheur pourrait-il être une réalité objective, ou bien devons-nous apprendre à concevoir une autre manière de penser le bonheur ?
  • Est-il raisonnable de vouloir le bonheur ?

Ces deux sujets de dissertation sur le bonheur en philosophie peuvent également nous situer :

  • Dépend-il de nous d’être heureux ?
  • Le bonheur nous échappe-t-il inévitablement ?

Nous vous dévoilons ici les sujets et corrigés de Philo - BAC 2023.

Si vous voulez savoir ce que pensent les philosophes sur la définition du bonheur, nous vous invitons à continuer la lecture de votre article de toutCOMMENT.

Le bonheur selon Aristote

Qu'est-ce que le bonheur ? Aristote (384 av. J.C - 322 av. J.C.) définit le bonheur à partir du souverain bien. En effet, dans Éthique à Nicomaque, il présente de façon dialectique la science du souverain bien par l’analyse approfondie des différentes sortes de vertus. L’origine grecque du mot vertu, άρɛτή, désigne « mérite ou qualité par quoi l’on excelle ». Dans cette optique, être heureux selon Aristote consiste à déterminer la vertu par excellence qui fonde la réalisation ontologique de la personne humaine et fait son bonheur. Mais la pluralité des actions humaines rend divergentes les fins que l’on se propose. Alors, c'est quoi le bonheur ?

Pour distinguer le vrai bonheur, il convient de se référer à ses traits caractéristiques à savoir la perfection, la constance, l’indépendance. Parmi les trois formes de bonheur que sont le plaisir (la vie des jouissances sensuelles et matérielles), la vie politique ou publique (recherche de la gloire et des honneurs), la vie intellectuelle (vie selon la raison), Aristote privilégie la dernière. Elle est la vie des principes, la vie contemplative qui permet au sage d’agir suivant la raison et de poser des « …actes conformes à la vertu ». Il faut préciser que l’application vertueuse sera persévérante et non sporadique. Alors seulement pourra-t-on vivre heureux, en parfaite harmonie avec l’essence humaine et l’ordonnance universelle.

Si telle est la définition du bonheur en philosophie chez Aristote, considérons le point de vue des stoïciens pour avoir une autre vision philosophique sur la définition du bonheur.

Le bonheur selon les stoïciens

La définition du bonheur en philosophie prend une autre tournure ici. Les stoïciens vont également localiser la source du bonheur dans la vertu mais avec une connotation particulière. C'est quoi le bonheur chez les stoïciens ? De fait, ils font la distinction entre les choses qui dépendent de nous et celles contre lesquelles nous ne pouvons rien faire. Vivre heureux s’apparente à l’acceptation courageuse et indifférente des malheurs qui nous arrivent.

Épictète (50-125 ou 130) dira à ce propos : « Tu peux n’être jamais vaincu, si tu n’entreprends jamais aucun combat où il ne dépende pas absolument de toi de vaincre». Pratiquer les vertus et lutter contre les vices est l’attitude de l’homme sage. Ainsi, pour Marc Aurèle, l’empereur philosophe du IIe siècle, « Lorsque tu te seras nommé homme de bien, réservé, véridique, prudent, résigné, magnanime, fais attention à ne pas avoir à te nommer autrement ; et, si tu viens à perdre ces noms, reviens vite vers eux ».

Le bonheur moral chez Kant

Kant ne fonde pas sa morale sur le bonheur car pour lui, la morale doit revêtir une universalité et une nécessité qui dépasse le cadre du plaisir et du bonheur. Même s’il est parfaitement humain d’aspirer au bonheur, cette quête ne doit pas se substituer à la sagesse et au devoir moral.

Le bonheur en philosophie, dans ce cas, ne contraint pas pour autant l’homme à un rigorisme moral ou ascétique. L’éthique kantienne recommande l’entretien de la santé morale et physique, la culture des qualités de sociabilité, d’amabilité, d’enjouement qui préparent l’homme à la vertu attirante ; c’est-à-dire vertu qu’on décide de pratiquer librement, avec joie. Quant aux inclinations naturelles, qui sont bonnes en soi, il est besoin de les régulariser par la prudence, de les «… dompter, afin qu’elles ne se détruisent pas les unes les autres, mais qu’elles puissent être amenées à s’accorder en un tout appelé bonheur ».

C'est quoi le bonheur kantien ? Kant distingue ainsi, sans les opposer, le bien-être physique (bonheur) et intellectuel (vertu, morale). L’union des deux constitue le souverain bien. C’est dire que grâce à la vertu, l’homme, être raisonnable, peut se rendre digne du bonheur par une conduite morale.

Bonheur/Philosophie : anthropocentrisme ou transcendance ?

Les théories élaborées pour penser le bonheur de l’homme sont largement méritoires. Elles établissent en effet l’importance de la moralité, des valeurs et des lois qui peuvent relever l’homme de sa déchéance. Pourtant, elles demeurent insuffisantes car limitant la fin ultime à l’homme et à son propre perfectionnement. Pour assurer à l’homme son bonheur, il faudrait en principe une instance Suprême qui dépasse le cadre purement humain pour l’insérer dans une dimension plus élevée de conduite et d’espérance.

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Image: Connaissance des Arts

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Bibliographie
  • ARISTOTE, Éthique à Nicomaque, Paris, 1992.
  • BAILLY Anatole, Dictionnaire Grec-Français, Hachette, Paris, 1950.
  • DACIER M., Le manuel d’Épictète, Aubanel, Paris, 1967.
  • KANT Emmanuel, Critique de la raison pure, Gallimard, Paris, 198O
  • KANT Emmanuel, La religion dans les limites de la simple raison, Paris, 2004.
  • MARC-AURÈLE, Pensées pour moi-même, Garnier-Flammarion, Paris, 1964.