Qui est Platon ?

La plus ancienne biographie de Platon fut écrite au IIᵉ siècle après J-C par un auteur romain du nom de Apulée. Autant dire que certains faits risquent d'être altérés et que ces informations sont difficiles à affirmer ou infirmer. Platon serait né entre les années 428 et 427 avant J-C, à Athènes, dans une famille aristocratique. Nous avons connaissance des frères et sœurs de Platon, Adimante et Glaucon que nous retrouvons dans la République ; et Potonè qui reprit la tête de l'Académie.

Nous n'avons que peu d'informations sur son enfance et son éducation, ce qui est sûr c'est qu'il tergiversa à emprunter ou non la voie de poète et qu'il reçut très certainement une éducation des plus raffinées correspondant à son statut social. Le moment décisif quant à son choix de carrière se définit lors de sa rencontre avec Socrate, il choisit alors la philosophie plutôt que la poésie. L'importance de son maître, Socrate, se reflète de façon assez claire dans ses écrits, puisqu'il en fait le personnage et tribun principal dans ses différents ouvrages. Nonobstant, la nature de leur relation et des liens qu'ils entretenaient de maître à élève nous sont inconnus.

À l'instar des jeunes de son temps, les idées politiques sont au cœur des préoccupations de tous à cette époque. Cela est dû au contexte politique et historique athénien du Vᵉ siècle avant J-C, d'abord ravagé par les guerres médiques de 499 jusqu'à 480, puis par la guerre du Péloponnèse de 431 à 404 avant J-C, qui opposa Sparte à Athènes. Sparte contestait l'hégémonie athénienne sur le monde grec, étant depuis plusieurs décennies dépositaire de l'autorité, plus ou moins autoproclamé, à la tête de la ligue de Délos. Ces deux grands conflits belliqueux finirent par contraindre aux changements, qui s'observèrent sous différents aspects, et à revoir les définitions que l'on a longtemps données à la politique qui s'en voit bouleverser, puisque la démocratie instaurée durablement connue plusieurs interruptions suite à la défaite athénienne.

Platon, étant issu d'une famille appartenant à l'aristocratie athénienne, devait avoir quelques liens avec le parti oligarchique qui gouvernait la ville mais auquel il choisit de ne pas prendre parti. Certains de ces écrits montrent une volonté de sa part de s'impliquer dans la vie politique athénienne, notamment dans la République, en plus d'être la carrière toute désignée pour un homme de son rang. Après la mort de Socrate, la politique lui laissa un goût amer et il s'en détourna pour voyager et se concentrer sur la philosophie. Néanmoins, il prit part au gouvernement des Trente tyrans qui fut instauré à Athènes suite à la guerre du Péloponnèse, auquel il tenta de faire entendre raison en appuyant que pour gouverner il fallait que le tyran reçoive au préalable une éducation basée sur le savoir et la connaissance, afin d'en faire un despote éclairé. Il ne fut pas écouté et il finit complètement écœuré par la vie politique de laquelle il se retira définitivement.

Nous savons de source presque sûre que Platon fit la rencontre de Socrate aux alentours de l'année 407 avant J-C, alors qu'il avait une vingtaine d'année. L'impact de Socrate transparaît dans les écrits de l'élève, qui l'élève quasiment à chaque fois au rang de protagoniste et orateur principal, ce qui est à mettre en contraste avec les informations nébuleuses que nous livrent Platon à son propos, ne nous permettant pas de pouvoir dresser un portrait tant physique que psychologique de ce dernier.

Nous ne connaissons pas les détails de la rencontre entre les deux hommes, ce qui est sûr c'est qu'à son contact, Platon opta pour la philosophie. Il appliqua ce qui s'appelle la dialectique, c'est-à-dire que dans l'étude de la philosophie, qui consiste réellement à défier l'intelligence même en questionnant et en poussant à la réflexion ce que l'on pense savoir ou ce que l'on croit être acquis des théories formulées, une idée et son contraire doivent être prises en compte.

La pensée des deux philosophes s'articule particulièrement autour de l'homme, se défaisant du mysticisme religieux qui entoure son existence pour se concentrer sur ce qui est rationnel et orienté vers la morale.

Les idées ou universaux valables pour tous les hommes forment une réalité qui échappe à la réalité physique et imparfaite qui nous entoure. La nôtre est une réalité qui meurt, disparaît, change et, par conséquent, ne peut être stable et universellement valable pour tous les hommes. Il pensait que les idées universelles doivent être parfaites et que seule l'âme humaine, la seule chose parfaite en l'homme, peut arriver à les connaître. Les hommes doivent être éduqués pour développer la capacité de connaissance par l'âme.

Elle est le moyen, avec d'autres disciplines telles que les mathématiques, la musique ou la gymnastique, que l'homme doit développer pour amener son âme au monde des idées. De cette façon, cet homme sera un virtuose. Platon considère que les philosophes sont les hommes les plus vertueux et que, par conséquent, ce sont eux qui devraient gouverner un pays, car ils connaîtront les outils universels, ceux qui rendront le bonheur possible de manière générale pour tous les hommes.

Pour lui, l'éducation que les citoyens reçoivent est très importante, car elle permet à chacun de développer au maximum ses dons particuliers. Il serait ainsi possible de voir quelles personnes conviendraient pour chacune des fonctions ou des emplois dont la société a besoin. L'éducation permettrait de reconnaître ceux qui sont aptes à se consacrer à la philosophie et à être capables de gouverner.

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