D'où vient le mythe des vampires ?
Depuis son origine, le mythe du vampire effraie et fascine. Ce mort, qui revient à la vie pour se nourrir du sang des humains, a aujourd'hui une figure presque sympathique. Au fil de l'histoire, on le retrouve dans l'imaginaire populaire, au travers de mythes et de légendes, puis dans les livres (cf. Dracula de Bram Stocker) et enfin au cinéma (cf. la saga Twilight).
Son image a été modifiée et édulcorée, à tel point qu'on ne sait plus d'où provient la légende. Hier démon, aujourd'hui beau jeune homme ou belle demoiselle au charme irrésistible, le vampire est multiforme et on s'y perd. Découvrez ici l'origine du mythe, l'histoire vraie des vampires.
Les vampires depuis l'Antiquité
Les vampires dans l'Antiquité
Dans l'Antiquité, au Proche-Orient, on faisait état de démons nocturnes (démons akkadiens), qui apportaient les maladies et suçaient le sang des hommes. La figure du vampire serait née des mauvais esprits qui peuplaient déjà les contes et légendes du monde entier.
En Grèce antique, les empuses prenaient la forme de femmes aussi belles que mortelles ; elles charmaient les hommes et les vidaient de leur sang dans leur sommeil. Ces figures inspireront les succubes du Moyen-Âge ou encore les goules arabes.
Les vampires dans la Bible
Si l'origine exacte du mythe est incertaine, on peut dire que certains éléments mythologiques remontent au moins au temps de la Bible. Dans le livre de Nod*, Caïn, fils d'Adam, tue son frère Abel, ce qui lui vaut la colère de Dieu. Il est banni et damné, lui et ses descendants. Il rencontre Lilith, personnage inspiré par les démons akkadiens. Autrefois femme d'Adam, elle aussi fut rejetée, parce qu'Adam se plaignait de son comportement exigeant et rebelle.
Aux côtés de Lilith, reine des succubes et des incubes (femmes et hommes à l'apparence séduisante), Caïen devient mauvais et recueille son enseignement magique. Malgré les recommandations des Archanges, il refuse de demander pardon à Dieu. Il craint désormais la lumière du jour et développe une appétence pour le sang frais.
Toutes ces histoires anciennes ont inspiré la figure mythique du vampire... mais le vampire traditionnel n'était pas encore né.
*Le livre de Nod est souvent considéré comme la genèse et l'histoire des premiers vampires.
Les cas de vampirisme
Le vampire au Moyen Âge
Dans l'Europe médiévale, à partir du 12ème siècle, naît le vampire traditionnel. Contrairement aux démons plus haut, il n'est pas capable de voler : c'est un mort-vivant. En ce sens, il se distingue des démons akkadiens et des empuses, et se rapproche plutôt des zombies.
Les croyances populaires liées aux vampires étaient fortes, surtout dans les Balkans. On confondait parfois le vampire avec le loup-garou (du moins le disait-on capable de se transformer en loup-garou).
Le vampirisme
Des cas de vampirisme en temps de peste ont aussi participé à la propagation du mythe : on pensait que les personnes décédées de mort violente (suicides, meurtres, peste...) ou enterrées dans des lieux maudits, revenaient à la vie pour sucer le sang des vivants. Viendra ensuite le mythe de la transformation par morsure : un vivant mordu par un vampire, et dont il boit un peu de sang, en devient un à son tour.
L'histoire de Vlad Tepes
Mort en 1476, le prince de Valachie (Roumanie), Vlad Tepes surnommé "l'empaleur", tient une place à part dans le mythe du vampire. Il a en effet inspiré le chef-d'oeuvre de Bram Stocker, Dracula, essentiel dans la propagation du mythe.
Au XVIème siècle, la croyance aux vampires était telle, que des traités ont été publiés sur le sujet. Des hommes d'Eglise expliquaient même comment lutter contre ces créatures de satans.
Le vampire dans la littérature
Le mythe du vampire dans la littérature
Des récits de vampire remontant au 18ème nous sont parvenus : Der Vampyr, H. A. Von Ossenfelder (1748), La Fiancée de Corinthe, Goethe (1797), entre autres.
C'est au cours de ce siècle que le mot vampire a été forgé, remplaçant les expressions morts-vivants ou encore "revenants en corps", utilisées au Moyen-Âge. Le mot vampire a une origine serbe et apparaît dans des procès-verbaux pour des cas de vampirisme (1725).
Le 19ème n'est pas en reste : Le vampire, d'abord de J. Stagg (1810), puis de J. W. Polidori (1819), La morte amoureuse, T.Gauthier (1836), Histoires de morts-vivants, Tolstoï (1847), Histoire de la Dame pâle, A. Dumas (1849), Lokis, P.Mérimée (1869), Le parasite, A. C. Doyle (1894) puis Dracula, Bram Stoker (1897)
Les romantiques dépeignent souvent un homme élégant, d'abord caractérisé par une peau pâle et de longues canines. Viendront ensuite d'autres ajouts : don hypnotique, force surnaturelle, métamorphose en chauve-souris ou en brouillard, immortalité... mais aussi peur de l'ail, des objets religieux et en argent, des miroirs, du soleil.
Beaucoup des livres mentionnés plus haut ont eu un succès retentissant, ce qui a encouragé d'autres auteurs, dont Bram Stocker, auteur du premier vrai roman d'horreur de l'histoire littéraire, autant apprécié du grand public que de ses pairs et critiques.
Best-sellers 20 et 21ème siècle
- Salem, Stephen King (1975)
- Entretien avec un vampire, Anne Rice (1976)
- La communauté du Sud, Charlaine Harris (2001)
- Twilight, Stephanie Meyer (2005 - 2008)
Le vampire au cinéma
Le mythe du vampire au cinéma et à la télé. Les deux médias de masse en ont rajouté une couche, en adaptant des best sellers sur le thème. La figure du vampire n'y est pas toujours démoniaque (cf. Twilight ou encore Le Petit Vampire)
Au cinéma
- Nosferatu (1922)
- Dracula de Coppola (1992)
- Une nuit en enfer (1996)
- Le petit vampire (2000)
- La reine des damnés (2002)
- La saga Underworld (2003 - 2012)
- La saga Twilight (2009 - 2012)
- Dracula Untold (2014)
Sur le petit écran
- Buffy contre les vampires (1997)
- Charmed (1998)
- Supernatural (2005)
- True Blood (2008)
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