Le mythe de l'Eldorado résumé
Qu'est-ce que le mythe de l'Eldorado ? Au XVe siècle, les conquistadors européens découvrent le "Nouveau Monde", une terre vierge où tout recommencer et objet de tous les fantasmes. L'Eldorado, une expression née du regroupement de deux mots espagnols ("el dorado", qui signifie "le doré"), désigne une région légendaire d'Amérique du Sud, dans laquelle l'or abonderait encore. Le mythe a pris un réel essor après une expédition en Colombie, en 1536 ; il n'a cessé de stimuler l'imaginaire collectif, bien que son existence ait été sérieusement remise en question au XVIIIe siècle.
Le mythe de l'Eldorado nous rappelle la fascination de l'Homme pour la richesse et la quête incessante du trésor ultime. Il nous invite à explorer nos désirs profonds, mais aussi à rester conscients des dangers de l'avidité et de la cupidité. Au-delà de son aspect mythologique, il symbolise la recherche de l'utopie et la nécessité de trouver la richesse intérieure plutôt que de la chercher uniquement dans les richesses matérielles.
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Bonne lecture !
Personnages du mythe de l'Eldorado
Dans le mythe de l'Eldorado, deux personnages principaux se démarquent : le conquistador espagnol et le chef indigène.
- Le conquistador incarne l'avidité européenne pour l'or, obsédé par la recherche de richesses et prêt à tout pour les obtenir, même s'il doit écraser les cultures autochtones.
- Le chef indigène représente la figure mystérieuse et légendaire qui détient le secret de l'Eldorado, souvent empreinte de sagesse et de spiritualité, protégeant jalousement son peuple et ses terres des envahisseurs étrangers.
Résumé de l'Eldorado
Tout commence avec Christophe Colomb. En posant le pied en Amérique, il croit découvrir les Indes. Or, il lit les récits de Marco Polo, qui font état de monuments gigantesques recouverts d'or : les pagodes Shwedagon, dans l'actuelle Birmanie.
Dès lors, les conquistadors espagnols recherchent en Amérique, ce qui existait en Asie. Mais à force d'y croire, ils trouvent matière à alimenter le mythe.
L'allemand Ambrosius Ehinger (1500 - 1533) entreprend une expédition au Venezuela, tant les rumeurs sur l'Eldorado sont grandes. Il découvre le lac Maracaibo, fonde la ville du même nom, va jusqu'en Colombie (et meurt d'une flèche empoisonnée).
Au cours de ses expéditions, il entre en contact avec une tribu précolombienne, les Chibchas, qui avait pour coutume de jeter des objets précieux, dont certains en or, dans le lac de Guatavita (près de l'actuelle Bogota). Le chef indien lui-même se recouvrait d'or en poudre, avant de s'y baigner.
Deux espagnols, Diego de Ordaz puis Jeronimo de Ortal, tentent leur chance. Mais ils échouent et c'est Gonzalo Jiménez de Quesada* qui conquiert finalement cette région en 1536 et s'approche le plus des Chibchas. Il découvre effectivement des émeraudes et de nombreux objets en or ; certains sont exposés au Musée de l'Or de Bogota (cf. image : le radeau d'or).
* la vie de ce conquistador aurait inspiré le personnage du Don Quichotte de Cervantes. S'il a certes accumulé des richesses au cours de ses explorations, il a terminé sa vie dans des conditions tragiques. Sa dernière expédition dans les Andes colombiennes fut un désastre et il mourut de la lèpre.
Au fil des siècles suivant, le mythe de l'Eldorado prospère : la course à l'or tourne à obsession (on parlera plus tard de ruée vers l'or, pour faire référence aux découvertes de filons d'or en Géorgie, États-Unis).
L'Eldorado se situerait entre deux fleuves, l'Orénoque et l'Amazone, un territoire qui s'étend sur différents pays (Brésil, Guyane, Venezuela, Suriname, Guyana).
Plusieurs explorateurs, en quête des cités perdues, ont entretenu la légende par leurs chroniques ; et certains européens, restés sur le vieux continent, ont illustré et propagé ces récits :
- Gaspar de Carvajal (1500, Espagne - 1584, Pérou), missionnaire qui explora le bassin amazonien et rapporta les expéditions de Francisco de Orellana
- Gonzalo Fernandez de Oviedo (1478- 1557, Espagne) écrit une Histoire Générale des Indes qui propage le mythe
- Théodore de Bry (1528, Liège - 1598, Francfort) a illustré les récits des expéditions
- Walter Raleigh (1554 - 1618, Anglerre) explora la Guyane et rapporta ses aventures
Certains explorateurs démentiront bien plus tard les récits des premiers explorateurs :
- Charles Marie de La Condamine (1701 - 1774, Paris) cf. Image
- Alexandre de Humboldt (1769, Berlin - 1859, Postdam)
La remise en cause des récits de conquistadors se base entre autres sur l'impossibilité d'établir une agriculture dans ces régions d'Amérique. En effet, le sol et le climat empêchent la culture de plants : sans agriculture, pas de cité.
Mais en 1993, des scientifiques ont donné un éclairage nouveau au récit de Gaspar de Carvajal et soutenu l'existence d'une cité agricole. Les habitants de ces cités disparues seraient morts à cause des maladies importées par les conquistadors européens.
Ces travaux scientifiques se basent notamment sur des photos aériennes du Mato Grosso, Brésil : on y voit des "îles" forestières, dénudées, vestiges d'anciens villages. Ces villages étaient éloignés entre eux de 3 km et surélevés, pour éviter l'inondation pendant la saison des pluies.
Analyse du mythe de l'Eldorado
Le mythe de l'Eldorado, souvent associé à une quête de richesse et de bonheur matériel, peut être interprété de différentes manières sur le plan moral. D'une part, il met en lumière les dangers de la cupidité et de l'obsession pour les biens matériels, soulignant que le bonheur véritable ne réside pas dans la richesse extérieure, mais dans des valeurs intérieures telles que la paix, l'amour et la satisfaction personnelle.
D'autre part, le mythe peut inspirer à poursuivre des objectifs ambitieux et à explorer de nouveaux horizons, symbolisant la quête de l'accomplissement personnel et de la réalisation des rêves. Cependant, cette quête doit être guidée par des valeurs morales et éthiques, évitant les pièges de l'égoïsme et de l'exploitation.
En somme, le mythe de l'Eldorado souligne l'importance de trouver un équilibre entre l'ambition et la moralité, et de chercher le véritable trésor qui réside dans les relations humaines et le contentement intérieur.
L'Eldorado, comme de nombreux mythes, trouve un échos dans la littérature et au cinéma ; à commencer par le Candide de Voltaire (1759).
Quelques livres autour du mythe...
- Un dernier seigneur pour Eldorado, Keno Don Rosa (1998)
- Eldorado, Laurent Gaudé (2006)
- J'aurais de l'or, Olivier Weber (2008)
Films
- Aguirre, la colère de Dieu, Weber Herzog (1972) cf. Image
- La route d'Eldorado, film d'animation d'Eric Bergeron (2000)
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