Pourquoi appelle-t-on les soldats de la guerre 14-18 les poilus ?
Pourquoi les poilus ? Cette question qui peut paraître simple au premier abord peut être plus compliquée qu'on ne le croit puisqu'elle renferme toute une histoire, toute une période, tout un concept, mais surtout tout un symbole de la vie difficile que les soldats français ont dû traverser durant la Première Guerre Mondiale. Une lettre de poilus sur les conditions de vie dans les tranchées transmet une image de ce que pouvait vivre nos parents, grands-parents, arrières-grands-parents au début du XXème siècle.
Les poilus dans les tranchées sont des personnes ancrées dans l'Histoire de France et du monde, que les élèves apprennent en primaire, au collège mais également au lycée. Les poilus, 1er Guerre mondiale et les récits seront le centre de notre article.
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Les poilus : définition
Qui sont les poilus ? Les poilus désignent les soldats français de la Première Guerre Mondiale, c'est ainsi un surnom. Leurs caractéristiques est qu'ils vivaient dans les tranchées. Le soldat poilu est spécifiquement un soldat français de la Première Guerre Mondiale et non de la Deuxième.
Un poilu est aussi un surnom de l'époque pour les personnes qui étaient courageuses, téméraires et virils. Les hommes poilus étaient appelés ainsi notamment dans le langage familier. Selon l'écrivain Albert Dauzat un homme poilu était justement un homme qui n'avait pas un poil dans la main mais un homme qui avait de la barbe, un atout selon lui de l'homme viril.
Existe-t-il des "poilues", c'est-à-dire des françaises "poilues" ?
On dit souvent que la Guerre et l'Armée sont des affaires d'hommes, perçues comme des activités essentiellement masculines. Toutefois, comme nos livres d'Histoire nous l'ont indiqué, la particularité de la Première Guerre mondiale est qu'elle était totale. Donc toute la société participait à cette guerre, les femmes comprises. Il existait donc des françaises "poilues", appelées "les poilues de l'arrière" qui n'étaient pas dans les tranchées mais qui se situaient à l'arrière du champs de bataille.
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Pourquoi appelle-t-on les soldats de la guerre 14-18 les poilus ?
Mais d'où vient le surnom des poilus ? Il y a plusieurs explications du pourquoi On a appelé les soldats de la guerre 14-18 les poilus.
La première possibilité est puisqu'ils les soldats français vivaient dans les tranchées, ils ne se rasaient pas la barbe ni la moustache. Lorsqu'ils revenaient à l'arrière ils paraissaient alors très poilus pour la société civile. La première raison des poilus de 14-18 serait alors pour une question d'hygiène et d'esthétique. Toutefois, cette version ne peut être vrai que pour les premières années de la guerre. En effet, entre 1915 et 1918, le soldat poilu a dû se raser la barbe et la moustache puisque les gaz délivraient par l'armée française et l'armée allemande obligeaient le poilu à porter un masque à gaz. Les poils étaient ainsi contraignant voire pouvaient être dangereux si l'on portait ce type de masque.
La deuxième possibilité, qui est ainsi la vrai raison, est que comme dit précédemment, les hommes poilus symbolisaient les hommes virils, courageux et téméraires, comme pouvait l'être les poilus dans les tranchées. Ce mot de l'argot militaire français a été employé bien avant la Première Guerre Mondiale. En effet, le surnom provient d'une vieille expression française "un brave à trois poils" (que l'on peut admirer dans les pièces de Molière) qui a proliférer d'autres expressions familières comme "avoir du poil au ventre" ou "avoir du poil aux yeux". L'origine du surnom des poilus provient ainsi des guerres Napoléoniennes du début du XIXème siècle, où les soldats de l'Armée françaises étaient appelés tout simplement "les hommes", le poilu étant alors un symbole de virilité.
La vie des poilus dans les tranchées pendant la Première Guerre Mondiale
Plusieurs témoignage de poilus dans les tranchées ont pu être racontés, bien que l'Armée française ait interdit les photos pour les soldats de première ligne. Un des poilus de 14-18 qui a pu raconter la vie difficile des poilus dans les tranchées a été le dernier poilu vivant, à savoir Lazare Ponticelli. Toutefois, ce poilu est mort à l'âge de 110 ans en 2008.
Lettre de poilus sur les conditions de vie dans les tranchées
Exemples d'une lettre de poilus sur les conditions de vie dans les tranchées de Pierre Rullier datant du 26 juillet 1915 :
« J’ai vu de beaux spectacles ! D'abord les tranchées de Boches défoncées par notre artillerie malgré le ciment et les centaines de sacs de terre empilés les uns au-dessus des autres ; ça c'est intéressant. Mais ce qui l’est moins, ce sont les cadavres à moitié enterrés montrant, qui un pied, qui une tête ; d'autres, enterrés, sont découverts en creusant les boyaux. Que c’est intéressant la guerre ! On peut être fier de la civilisation ! »
Exemples d'une lettre de poilus sur les conditions de vie dans les tranchées d'Edmond Vittet datant de 1916 :
« Cher Joseph,
Article inédit : sentimental… Garde le souvenir précieux des poilus. Ton ami qui te serre. Edmond.
Le poilu, c’est celui que tout le monde admire, mais dont on s’écarte lorsqu’on le voit monter dans un train, rentrer dans un café, dans un restaurant, dans un magasin, de peur que ses brodequins amochent les bottines, que ses effets maculent les vestons de dernière coupe, que ses gestes effleurent les robes cloches, que ses paroles soient trop crues. C’est celui que les officiers d’administration font saluer. C’est celui à qui l’on impose dans les hôpitaux une discipline dont les embusqués sont exempts. Le poilu, c’est celui dont personne à l’arrière ne connaît la vie véritable, pas même les journalistes qui l'exaltent, pas même les députés qui voyagent dans les quartiers généraux. Le poilu, c'est celui qui va en permission quand les autres y sont allés, c’est celui qui ne parle pas lorsqu’il revient pour huit jours dans sa famille et son pays, trop occupé de les revoir, de les aimer ; c'est celui qui ne profite pas de la guerre ; c'est celui qui écoute tout, qui juge, qui dira beaucoup de choses après la guerre.
Le poilu, c’est le fantassin, le fantassin qui va dans la tranchée. Combien sont-ils les poilus sur le front ? Moins qu'on ne le croit. Que souffrent-ils ? Beaucoup plus qu'on ne le croit. Que fait-on pour eux ? je sais on en parle, on les vante, on les admire de loin. Les illustrés ou les clichés de leurs appareils tentent de les faire passer à la postérité par le crayon de leurs artistes. Les femmes malades tentent de flirter avec eux par lettres.
Mais lorsqu’ils sont au repos, les laisse-t-on se reposer ? Ont-ils leurs journées pour les populariser comme en ont eu le 75, l'aviation, le Drapeau belge, etc.? A-t-on vu expliquer dans la presse que le poilu, c'est encore le seul espoir de la France, le seul qui garde ou prend les tranchées, malgré l'artillerie, malgré la faim, malgré le souci, malgré l’asphyxie… »
Sources : Paroles de Poilus : Lettres et carnets du front (1914-1918), Jean-Pierre Guéno et de Yves Laplume
Les poilus de Verdun
Verdun a été l'une des batailles les plus meurtrières de la Première Guerre Mondiale, avec plus de 700 000 victimes. La bataille s'est déroulée du 21 Février au 18 Décembre 1916. Les poilus de Verdun ont été en première ligne, subissant de plein fouet les attaques de l'Armée allemande. Un des témoignages de poilus de Verdun :
Nuit du 25 février 1916, prise du fort de Douaumont par les Allemands. Témoignage de J.-P., lieutenant au 95e R.I.
" "Vous devez tenir coûte que coûte, ne reculer à aucun prix et vous faire tuer jusqu'au dernier plutôt que de céder un pouce de terrain. "
"Comme ça, disent les hommes, on est fixé." C'est la deuxième nuit que nous allons passer sans sommeil. En même temps que l'obscurité, le froid tombe. Nos pieds sont des blocs de glace. Encore avons-nous la chance, à la compagnie, que notre tranchée soit à peu près sèche. Des hommes du 1er bataillon occupent, à notre droite, une tranchée étroite où ils ont de l'eau jusqu'à mi-jambes : "L'eau gelait autour de nos jambes, devait me dire plus tard l'un de ces hommes, Giraud, et chaque fois que nous voulions lever le pied, il nous fallait briser une enveloppe de glace. "
Les hommes qui n'ont pas à monter la garde s'assoient dans la tranchée tapissée de boue et y dorment d'un sommeil lourd, la toile de tente rabattue par-dessus la tête.Je n'ai jamais, je le crois bien, éprouvé l'amertume de la guerre autant que cette nuit-là. La faim, la soif, le froid, l'insomnie, l'incertitude..."
Source : http://www.lesfrancaisaverdun-1916.fr/temoignage800.htm
Pour aller plus loin sur les poilus de 14-18
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https://www.liberation.fr/societe/2014/08/05/lazare-ponticelli-le-temoignage-du-dernier-poilu_1075743
http://www.lesfrancaisaverdun-1916.fr